Un vieux cliché dit que nous pouvons être heureux que dans le moment présent. Facile à dire, moins facile à faire et surtout, pas nécessairement évident à comprendre avec toutes les nuances possibles.

Le vrai bonheur n’est pas sous la dépendance du passé ni du futur. Voici un petit exercice qui nous permettra d’apprécier le présent et de mieux comprendre la relation que nous entretenons, de façon plus ou moins consciente, avec le futur. Prenons une grande respiration et retenons notre souffle le plus longtemps possible. Au début, cela peut être plaisant pour certains car ce sera un défi à savoir combien de temps ils peuvent retenir leur souffle. D’autres se diront peut-être qu’ils ne devraient pas le faire car il pourrait y avoir des effets secondaires.

Quoiqu’il en soit, il nous sera toujours possible de se remettre à respirer quand on le voudra vers la fin de l’exercice, lorsque tout ce qui existe est, soit le désir de continuer plus longtemps ou soit le plus grand désir encore de reprendre notre respiration. Juste avant que vous preniez la décision de reprendre votre souffle c’est ça le moment présent. Il n’y a rien du passé, rien du futur; les fonctions vitales de notre corps et la force de survie nous obligent à respirer et ce, bien malgré nous.

Une fois que votre respiration et pulsation cardiaque se sont replacés, prenez une autre grande respiration et cette fois dites-vous que ce qui est arrivé dans le passé n’a plus d’importance. Il n’y a que votre mouvement respiratoire qui compte. Observez vos pensées. Où vont-elles? Vers le futur ou vers le passé? Sachez que, peu importe la direction de vos pensées, c’est le résultat d’un conditionnement conscient et souvent inconscient et nous avons un très grand pouvoir avec ce que nous faisons de nos pensées.

L’une des raisons principales pour laquelle nous ne sommes pas heureux est que nous ruminons les événements du passé ou que nous appréhendons le futur. Les événements du passé semblent souvent reliés à de la culpabilité et les événements du futur, quant à eux, semblent reliés à la peur; la peur de ce qui pourrait arriver.

Dr Epstein, dans son dernier livre « The Seekers Code », mentionne que les gens qui sont « Internal », pas la même chose qu’introvertis, vivent bien avec le passé et c’est le futur qui a le plus de potentiel de les rendre malheureux. Les « External », pas la même chose qu’extrovertis, ont tendance à se plaire dans le futur mais c’est dans le passé qu’ils trouvent leurs difficultés.

Pour ce qui est du passé, si vous avez de la difficulté avec des choses que vous avez faites ou dites, prenez un instant et ayez un peu de compassion pour vous-même. La compassion ne veut pas dire de trouver des excuses, ni de minimiser ce qui a été fait ou dit mais bien d’avoir de la compassion comme vous pourriez en avoir pour un conjoint, un enfant ou un ami qui aurait pu vous blesser. Simplement de la compassion; elle implique un sentiment de bienveillance avec la volonté d’aider la personne qui souffre…dans ce cas, vous-même.

Avec de la compassion, vous aurez la chance et l’opportunité de continuer votre vie avec le sentiment de repartir à zéro et fort de vos expériences.

Lorsque vous vous sentez glisser dans le passé ou happer vers le futur, respirez, respirez intentionnellement. Prenez conscience de votre respiration, de son rythme, de sa profondeur, du mouvement et de le l’expansion de votre cage thoracique et vous serez dans le moment présent. Lorsque nous sommes dans le présent, nous ne pouvons pas, ne pas être heureux.

Prenez l’habitude de vous arrêter et d’observer votre respiration : au travail, dans la circulation, dans une discussion sur un sujet passionnant ou un sujet qui vous trouble. Lorsque vous voulez raconter vos malaises, douleurs ou déboires à quelqu’un, comment respirez-vous? Comment respirez-vous quand vous êtes passionnés?

Il s’agit de tous petits pas vers une certaine paix d’esprit et dans le chemin de la vie et tous les petits pas s’additionnent. Il reste à savoir quels pas vous voulez additionner.

Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C.  26 02 2024

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