
(Série : La conscience-Partie 5)
Je continue dans cet article la thématique des croyances. Soyez indulgents et ne jugez pas les croyances, ni les questions que je soulève car souvent, les questions que je vous pose sont les mêmes que je me pose.
Si vous vous dites : « Mon grand-père avait mal au dos, mon père aussi. Donc, logiquement, ça doit être génétique. » Et qui dit génétique dit : « Pas grand-chose à faire, ça va être comme ça. » Mais la science nous dit aujourd’hui que ce n’est pas tout à fait vrai.
Je ne veux pas compliquer la discussion plus qu’il ne le faut, alors allons à l’essentiel.
Oui, le génome joue un grand rôle dans notre apparence, notre fonctionnement biologique et notre prédisposition à certaines maladies. Depuis le projet « Génome Humain » (terminé en 2003), on a cartographié l’ensemble de notre ADN, ce qui a permis d’énormes avancées en médecine, en génétique et en thérapies personnalisées.
Je mesure cinq pieds huit pouces, j’ai telle forme de corps, telle couleur d’yeux et de cheveux-en grande partie grâce à ma génétique. Cependant, ce n’est qu’une partie de l’histoire car d’autres gènes peuvent influencer ma santé… ou ma maladie. Mais, ceux-ci ne sont pas figés car ils sont sensibles à mon mode de vie physique, émotionnel, mental voire spirituel. C’est là qu’entre en jeu l’épigénétique.
L’épigénétique est l’ensemble des mécanismes qui contrôlent l’expression de nos gènes sans en changer le code. Imaginez un interrupteur qui peut allumer ou éteindre certains gènes-sans toucher au « texte » de l’ADN.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Deux mécanismes principaux sont en jeu :
- La méthylation de l’ADN : on ajoute de petits groupes chimiques (méthyles) sur l’ADN, ce qui empêche souvent un gène de s’exprimer.
- Les modifications des histones : les histones sont les protéines autour desquelles l’ADN est enroulé. Si elles changent, elles peuvent rendre certains gènes plus ou moins accessibles.
Qu’est-ce qui influence l’épigénétique ?
Ce que vous mangez, votre niveau de stress, votre état d’esprit, la qualité de votre sommeil, les médicaments que vous prenez, la pollution, l’exercice, l’alcool, certains traumatismes physiques ou émotionnels… tout cela a un impact. Mais, ce qu’il faut vraiment retenir c’est que nous avons tous des gènes qui, s’ils s’activent, peuvent provoquer certaines maladies ou conditions. Si ces gènes ne s’activent pas, ces maladies ne se manifestent tout simplement pas.
Autrement dit, ce que l’on appelle une maladie « génétique » peut être, en réalité, une condition influencée par l’expression de certains gènes et, on peut influencer une partie de cette expression. On passe donc de : « Je n’y peux rien » à « Je peux faire plein de choses pour aider mon corps à s’équilibrer. »
Par exemple, je suis sensible au gluten. Si j’en mange un peu ici et là, ça passe mais si j’ajoute du stress par-dessus, le lendemain, mon corps m’envoie un signal clair : Attention! Prends soin de toi sinon, c’est la colite ulcéreuse qui commencera à se réveiller.
Un autre exemple est celui de Georges. Il vient me voir pour une douleur chronique au dos, diffuse, quasiment permanente. On lui a dit que c’était de l’arthrose, comme son père et son frère. Une croyance bien ancrée, autant chez lui que chez le professionnel qui le lui a dit mais je sens que je peux l’aider.
On commence alors les ajustements mais il a toujours cette inflammation diffuse, un peu partout. La douleur ne change pas vraiment et en discutant davantage, j’apprends qu’il mange une boîte de gâteaux Vachon et boit deux litres de boisson gazeuse chaque jour, depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne. Je lui suggère donc un sevrage drastique de ces deux habitudes.
La semaine suivante, il revient : son dos commence à aller mieux. Il a triché une ou deux fois, par automatisme.
Deux semaines plus tard, presque plus de douleur, et un niveau d’énergie qu’il n’avait jamais connu.
Encore une fois, nos croyances influencent nos comportements, qu’ils soient physiques, émotionnels ou mentaux. Alors la prochaine fois que vous entendez le mot « génétique », demandez-vous : Est-ce une réalité… ou une croyance ? Même si c’est un expert qui vous le dit.
En résumé : L’ADN ou la génétique est la partition d’une pièce de musique. L’épigénétique, c’est la façon dont on la joue.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 19 05 2025
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