
(Série: La conscience-Partie 6)
L’une des réalités de notre culture est que notre monde semble composé de deux grandes parties : la matière et la pensée.
D’un côté, il y a le monde tel que nous le connaissons : celui qu’on peut mesurer, toucher, sentir, analyser, acheter, posséder… C’est le monde matériel. De l’autre, il y a le monde de l’esprit. Un monde plus flou, moins mesurable, moins tangible, moins « réaliste » en apparence.
Nous sommes devenus une société matérialiste en partant de l’idée que le monde est essentiellement fait de matière. On sait que cet univers matériel serait apparu il y a environ 14,5 milliards d’années. On ne sait pas trop comment, mais c’est ce que l’on croit. L’étude de cette réalité a mené à des découvertes comme les électrons, les atomes, les neutrons, etc.
Puis, il y a l’esprit, que l’on considère souvent comme un produit de cette matière. Après tout, notre cerveau – fait de matière – semble « héberger » l’esprit. Ce serait donc une combinaison de réactions chimiques et de mouvements de particules qui donnerait naissance à notre conscience.
Au 15e siècle, alors que l’on commençait à pratiquer des autopsies pour mieux comprendre le corps humain, l’Église a établi des règles claires : on pouvait étudier le corps, mais l’esprit, lui, relevait du domaine du sacré — donc des gens de Dieu.
Depuis lors, une division nette s’est installée entre ces deux mondes. Les scientifiques ont pu explorer la matière sans risquer l’Inquisition, pendant que l’Église gardait le contrôle sur la pensée.
Et cette division est toujours là. Elle colore nos croyances, nos actions, nos interprétations du monde.
Selon cette vision, la matière est venue en premier, et la conscience serait un sous-produit de cette matière. Mais voilà : les scientifiques eux-mêmes nous disent aujourd’hui que la matière est en grande partie… vide. En réalité, elle serait faite à 100 % d’énergie. Ce qui nous laisse une grande question : comment quelque chose d’aussi intangible que de l’énergie condensée peut-elle donner naissance à ce que nous appelons la réalité ?
Après des siècles et des milliards investis en recherche, nous attendons encore la réponse.
Avec toute la technologie à notre disposition, n’est-il pas possible que certains de nos maux viennent justement de cette manière de concevoir la réalité ?
Si nous croyons que le monde se résume à des atomes et des particules, alors nous nous sentons séparés de lui. Si nous croyons que le temps est linéaire, que tout s’écoule et qu’il faut « attraper » ce que l’on peut tant qu’il est temps… c’est peut-être une bonne recette pour l’anxiété, pas pour le bonheur.
Alors pourquoi sommes-nous confrontés à autant de problèmes de santé, de maladies graves, d’affections qui touchaient autrefois les personnes âgées et qui apparaissent maintenant chez les jeunes adultes ? Pourquoi cette stagnation de la longévité, cette montée de la dépression, des suicides ?
Et si c’était le moment de changer de paradigme ? Mais pour aller vers quoi ?
Dans l’histoire, plusieurs grands changements de paradigmes ont transformé notre manière de voir le monde :
- La Terre plate est devenue sphérique ;
- Le Soleil ne tourne pas autour de nous, c’est nous qui tournons autour de lui ;
- La physique de Newton a ouvert la voie à celle d’Einstein, puis à la physique quantique.
Et si le prochain grand changement, c’était l’idée que la conscience précède la matière ?
Et si notre état intérieur pouvait réellement influencer notre corps, notre santé, nos émotions ?
Et si la maladie n’était pas seulement le résultat de réactions biochimiques ? Que la douleur n’était pas qu’un signal nerveux ? Que la joie n’était pas seulement une histoire de sérotonine et de dopamine ?
Changer notre conscience pourrait-il vraiment transformer nos vies ?
Cette idée semble peut-être aussi folle aujourd’hui que celle qui affirmait autrefois que la Terre tourne autour du Soleil. Pourtant, elle a fini par s’imposer. Peut-être est-il temps, encore une fois, de remettre en question tout ce qu’on croyait savoir!
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 26 05 2025
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