Dans notre culture il y a une pensée dominante concernant la santé et c’est que, si vous connaissez beaucoup de maladies, vous devriez connaître comment rétablir et maintenir la santé. Et comme vous le savez sûrement, c’est assez faux merci. Quelqu’un peut être un expert et à peu près tout connaître sur une maladie et même son traitement et ne savoir que peu de chose sur comment retrouver la santé. Tout dépend de la façon dont nous sommes formés et dans la culture d’où nous opérons. Nous pourrons, dans des articles futurs, regarder ensemble quels sont les modèles de la santé qui nous sont offerts et d’où ils viennent.

La science nous dit que chez les animaux dotés d’un système nerveux, la force de vie qui les anime semble être véhiculée en grande partie par le système nerveux. Le système nerveux est celui qui coordonne et gère presque sinon toutes les fonctions de notre corps et ce, depuis bien avant la naissance. Une des facettes de la philosophie de la chiropratique repose sur cette connaissance scientifique mais il reste encore beaucoup de questions à élucider.

La vitesse avec laquelle toutes ces informations voyagent, le réseau nécessaire pour véhiculer l’information et est-ce seulement électrique sont des exemples de ces questions sans réponse.

En attendant d’avoir de nouvelles réponses, nous savons qu’un système nerveux qui fonctionne bien est un des meilleurs gages de la santé. Permettez-moi d’aller dans les extrêmes pour illustrer mon point.

Vous avez un accident causant une fracture d’une des vertèbres de la colonne vertébrale et vous vous retrouvez quadraplégique; une interférence majeure au système nerveux. Vous avez un accident vasculaire cérébral du côté gauche du cerveau et vous êtes paralysé sans trop de sensation du côté droit de votre corps; encore là, une interférence majeure.

Vous glissez, tombez sur la tête et vous développez une commotion cérébrale. Toutes sortes de fonctionnalités se trouvent touché: difficulté à vous concentrer, troubles de la mémoire, sensibilité à la lumière ou au son, grande fatigue, etc. Une autre forme d’interférence que nous connaissons bien.

En chiropratique il existe une autre forme d’interférence celle-ci plus subtile, moins évidente mais tout aussi réelle. Le nom qu’on lui donne : subluxation vertébrale. À la clinique nous utilisons peu ce mot parce que nous n’avons pas besoin d’une autre maladie, d’une autre condition, d’un autre adversaire à vaincre, à détruire ou à éliminer mais nous travaillons avec cette subluxation constamment.

Il s’agit d’un dérangement mineur des os de la colonne vertébrale qui influe sur la qualité de la conduction du système nerveux. Les cellules qui constituent le système nerveux sont très sensibles à la déformation. Si nous pressons sur un nerf pendant assez longtemps, nous sentirons un engourdissement le long de ce nerf.

Nous n’avons qu’à penser au « funny bone » au niveau du coude; lorsque nous le frappons, nous ressentons immédiatement un engourdissement dans les deux derniers doigts de la main (annulaire et auriculaire). Il en va de même pour les douleurs sciatiques (qui descendent dans la jambe) ou radiculaires au cou qui descendent dans les bras. Ces mêmes dérangements vertébraux peuvent même occasionner des douleurs au cou et au dos.

Oui mais! Je n’ai pas mal au dos ou au cou ou je n’ai plus mal au dos ou au cou! Hum! Bonne constatation mais… Il y a cette interférence qui se produit sournoisement, progressivement, souvent à notre insu qui affectera notre système nerveux et conséquemment notre cerveau de façon négative. Permettez-moi de vous expliquer.

Nous savons tous que le cerveau a besoin d’oxygène pour survivre. Nous savons également qu’il a besoin de nutriments comme du sucre pour bien fonctionner. Et si je vous demande quelle est la plus grande nourriture pour votre cerveau, que me répondez-vous?

L’élément le plus important pour le cerveau est le mouvement mais pas n’importe quelle sorte de mouvement ni n’importe où ni n’importe comment.

80% de toutes les informations qui montent à votre cerveau par les nerfs et la moelle épinière provient des muscles et des articulations. L’autre 20 % vient de la peau et des organes internes. Les endroits qui envoient le plus d’informations de mouvement sont dans l’ordre de haut en bas et du milieu vers l’extérieur.

C’est ainsi que le haut du cou devient plus important que le bas du cou et celui-ci est plus important que votre bassin. Ce dernier est plus important que vos hanches et vos genoux. L’information des mouvements monte du même côté de votre colonne vertébrale et monte vers le cervelet (c’est un peu plus compliqué mais ça vous donne l’idée générale). Ce dernier envoie à son tour les informations à un relais qui s’appelle le thalamus qui à son tour l’envoie au cortex de l’autre côté.

Pourquoi je vous raconte tout ça? Cela s’en vient. Connaissez-vous maintenant le pourcentage des informations qui redescend au corps vers les muscles et les articulations? On aurait tendance à penser que si 80% monte, il y aura 80% qui y descendra. Mais non! Il n’y a qu’environ 20% qui retourne aux muscles et aux tendons.

Et maintenant, la question qui tue?

Où donc va l’autre 60 %? Il s’oriente vers les autres fonctions vitales de votre corps comme le contrôle des organes, la peau, le cœur, les poumons, le système digestif et même en partie, le système hormonal.

Le chiropraticien est le spécialiste habileté à reconnaître ces erreurs de mouvement dans votre colonne vertébrale et autres articulations. En redonnant du mouvement, vous nourrissez votre cerveau pour un meilleur fonctionnement. En passant, ces mouvements qui nourrissent ou stimulent votre cerveau semblent avoir une influence indirecte sur la cognition.

Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C.  27 03 2023

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