Nous ne pouvons pas considérer le stress comme une émotion cependant, ce qui le cause en est une et je m’explique.
Nous devons séparer le stresseur du stress. Nous avons tendance souvent à mettre ces deux éléments dans le même bateau et c’est une grave erreur car les façons de les gérer sont vraiment différentes. Le stresseur est ce qui arrive c’est-à-dire les circonstances extérieures; les taux d’intérêt qui montent, la guerre en Ukraine, le patron, la surcharge de travail, notre adolescent, etc. Il y a aussi les stresseurs internes tels qu’une infection ou une blessure.
Quant à lui, le stress concerne la personne qui vit le stresseur. La réaction au stresseur qui cause le stress est une émotion de peur. Si je suis stressé à cause de la montée des taux d’intérêt c’est que j’ai peur de quelque chose. Lorsque je suis stressé par la guerre c’est que j’ai peur de quelque chose également.
Il n’y a pas grand chose que je puisse faire concernant les taux d’intérêt ni la guerre mais il y a beaucoup que je puisse faire concernant ma réponse à ces stresseurs. Cela fait toute la différence du monde et, de pouvoir séparer les deux est un agent et un élément de guérison. Là où l’un est hors de notre contrôle, l’autre est entièrement dans notre contrôle.
Par exemple, si j’ai peur d’une maladie infectieuse (stresseur), il y a certaines choses que je puisse faire comme de me laver les mains mais si je continue d’avoir peur, je suis encore stressé. Par contre, lorsque je reconnais que ce sont les peurs d’être malade, de mourir, de me retrouver aux soins intensifs qui me font peur alors, je peux rationaliser le processus et ainsi diminuer ou influencer ma peur ou ma réaction de stress.
En 1991, en faisant une étude sur les effets du stress, on a vaporisé des virus du rhume dans le nez de certains volontaires. Vous vous doutez peut-être de la conclusion de cette étude! Les gens les plus stressés ont développé plus de rhume que les gens moins stressés. De tous les facteurs étudiés et pris en considération pendant l’étude, seul le niveau de stress faisait une différence significative. Depuis lors, des centaines voire des milliers d’études ont démontré non seulement une fragilité pour les infections mais aussi pour les conditions plus graves telles que les maladies cardio-vasculaires, les maladies auto-immunes et le cancer.
Une façon d’envisager comment le stress peut fragiliser notre système neuro, psycho-immunologie (N.P.I.) est en changeant les neuropeptides que certaines de nos cellules sécrètent. Les neuropeptides sont des produits que nos cellules fabriquent qui s’installent sur d’autres cellules dans des endroits très définis et uniques et qui ont un effet sur le fonctionnement de notre corps et notre esprit.
Les endorphines, la sérotonine, la dopamine, la relaxine sont des neuropeptides qui ont tendance à influencer notre humeur. Certains autres neuropeptides comme le cortisol, l’épinéphrine et l’adrénaline ont tendance sur une longue période à diminuer l’efficacité de notre système N.P.I. Ce sont les hormones du stress. Toutes les cellules de notre corps ont la capacité de produire ces hormones et toutes ont la capacité de recevoir ces neuropeptides. Ces hormones de stress ont la capacité d’influencer n’importe laquelle de nos cellules.
Lorsque nous ne réalisons pas que le stress est relié à une peur quelconque, nous ne pouvons pas aller vers la suppression de cette émotion. Lorsque nous refoulons nos émotions, nous tentons de rendre l’émotion plus facile à gérer. En ce qui concerne le stress, nous le faisons souvent inconsciemment. Nous pourrions prendre toutes sortes de cours pour gérer notre stress mais cela ne changerait pas grand-chose à l’émotion causée par le stress.
Plusieurs recherches ont tendance à démontrer que l’incapacité à ressentir ou exprimer verbalement ce qui se passe à l’intérieur de nous dans certaines situations peut avoir une incidence importante sur notre bien-être. Cela s’appelle l’alexithymie.
La définition exacte de l’alexithymie se veut une pathologie d’ordre psychologique qui se manifeste par une incapacité à exprimer ses sentiments de façon verbale. C’est pour cette raison que nous vous demandons souvent si vous avez ressenti des choses dans votre corps après un ajustement.
La capacité à apprendre, à ressentir et à exprimer ce qui se passe dans votre corps physique et émotif est un indice important de votre santé psychologique et globale. Il est entendu que, comme dans toutes autres conditions, il y a des niveaux différents.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 14 11 2022
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