Les pensées qui nous arrivent dont on ne sait trop d’où contrôlent souvent notre vie à notre insu. Les choses que nous savons être vraies parce que c’est d’une évidence même, que les faits sont là et que les experts disent la même chose que je crois ont le potentiel d’embellir et de simplifier ma vie. Elles ont aussi le potentiel de complexifier et de rendre ma vie moins agréable.

Voici un exemple très pertinent que j’hésite à vous donner mais cela vous aidera à mieux comprendre comment notre esprit fonctionne ou, à tout le moins, peut fonctionner.

Il y a des gens qui croient à la vaccination et d’autres pas. Si je fais partie des gens qui y croient, mon cerveau remarquera et retiendra les arguments qui supportent ma conviction. Cependant, si je fais partie des gens qui n’y croient pas alors, mon cerveau retiendra les informations qui renforceront ma position ou ma pensée originale. À ce moment-là, il ne peut y avoir d’échange entre les deux positions parce que nous avons tendance à, non seulement, retenir ce qui valide notre position mais aussi à rejeter rapidement tout ce qui ne supporte pas ce en quoi nous croyons. C’est un discours ou un dialogue de sourds (si on peut encore utiliser ce mot-là).

La véritable question n’est pas ce que je pense ou crois mais comment suis-je arrivé à penser ou à croire de cette façon?

Une réponse possible est le conditionnement culturel dans lequel nous avons grandi. On peut faire accroire n’importe quoi à n’importe qui si on le lui répète assez souvent et cette personne oubliera complètement ou deviendra inconsciente de la raison pour laquelle elle pense de telle ou telle façon.

Il y a encore de nos jours des tribus qui excisent le clitoris des jeunes filles au début de la puberté. Qu’est-ce qui peut pousser des gens sains d’esprit à agir de cette façon? De plus, il n’y a aucun moyen de les faire changer d’idées car ces gens sont inconscients de leur façon de penser. Pour nous, nord-américains, cela représente de la barbarie mais qu’est-ce qui fait que nous pensons ainsi? Et vous ne viendrez pas non plus nous faire changer d’idée sur le sujet.

Nos situations et circonstances provoquent souvent inconsciemment une réaction émotive et c’est cette même réaction qui nous fera penser que nous avons réfléchi à un sujet particulier. Donc, cette réaction arrive en premier et les pensées suivent. De plus, cette réaction est de courte durée c’est-à-dire quelques secondes à quelques minutes maximum. Notre cerveau supérieur, celui qui pense, trouvera alors des arguments inconsciemment pour venir supporter ou non l’émotion.

Pensez à la dernière fois que vous avez acheté une voiture, une maison ou même entrepris une nouvelle relation; si vous me dites que c’était pleinement rationnel, je crois que vous êtes dans l’erreur.

Une fois que l’émotion a été ressentie et que la première pensée s’est présentée alors c’est là que tout se joue à savoir que j’ai l’opportunité de choisir ce que je fais avec les pensées que je suis en train d’avoir.

Où s’en va le Doc avec ça? Ça s’en vient un peu de patience.

Vous avez une douleur disons au bas du dos. Cette douleur provoquera une réaction émotive qui peut aller de l’impuissance à la panique en passant par le déni et le rejet. Puis, vous ferez quelque chose pour remédier à la situation. Vous prendrez, au choix, du repos, un analgésique, un rendez-vous chez un professionnel, ferez des exercices, etc., et vous vous sentirez d’une certaine façon; inquiet, soulagé, confus ou rassuré.

Si vous pensez que c’est votre mal de dos ou le fait que vous ayez pris action qui vous permet de vous sentir de telle ou telle façon, je crois que vous êtes encore dans l’erreur.

Que vous soyez inquiet, soulagé, confus, rassuré etc. n’a rien à voir avec votre mal de dos ou les actions posées mais bien ce que vous pensez souvent inconsciemment et/ou les pensées déclenchées par une réaction émotive.

Je répète. Ce n’est que rarement les circonstances ou les situations qui nous font sentir rassuré ou inquiet mais bien nos pensées. Lorsque nous réalisons ce constat, nous avons alors la possibilité de nous observer réagir et surtout de nous observer penser. Alors et seulement alors, pouvons-nous décider quelles pensées occuperont notre esprit. Nous avons le choix de nos pensées lorsque nous réalisons que c’est nous qui pensons.

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Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C.  29 11 2021

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