Il y a plusieurs façons d’être heureux et l’une d’entre elles est d’apprendre à apprécier ce que nous avons. Cela ne veut pas dire que nous voulons nous contenter de peu ou de moins bien au contraire, mais simplement d’apprécier tout ce que nous avons. Comment voulons-nous que l’univers nous en donne plus si nous ne sommes pas contents de ce que nous avons a priori?
Être heureux lorsque nous … aurons ceci ou cela… est un chemin voué à l’insatisfaction et à l’envie.
Voici un exercice qui m’apporte beaucoup et met en perspective mes différentes sautes d’humeur. Prenons une chose que vous adorez faire ou avoir tous les jours. Disons une tasse de café que vous ferez vous-même. Vous connaissez votre marque de café préférée et vous choisissez vous-même les différents grains.
Moi, je prends un mélange foncé de décaféiné et de moyen régulier expresso que j’ai appris à broyer moi-même dans la mouture qui correspond au goût que je recherche. Parfois j’oublie l’appréciation que je veux avoir pour ce petit rituel du matin. Il y a quelques semaines, j’ai pris la décision de me passer de café pendant une semaine pour réapprendre à apprécier cette chose si simple de la vie.
Je peux vous dire qu’une semaine plus tard lorsque j’ai recommencé mon rituel du matin, j’avais hâte de sentir l’arôme qui se dégage du broyeur, de la mouture fraîche mise dans ma petite cafetière Barista et d’entendre son bruit m’informer que mon café est prêt. C’était un des meilleurs cafés que je n’ai jamais consommés. Non parce qu’il était meilleur mais bien parce que j’ai réappris à l’apprécier.
Et, au lieu de le vider machinalement dans un thermos et partir un peu à la course vers la clinique, je l’ai transvidé avec présence dans ce même thermos que j’utilise depuis des années. Une fois rendu au travail, après avoir fait mes petites affaires habituelles, j’ai pris un moment pour vraiment déguster ce délicieux café.
J’ai pu transformer une activité que je tenais pour acquise en un geste où j’ai pu avoir de la gratitude de pouvoir m’offrir ce petit cadeau tous les jours.
J’ai un autre exemple pour vous. Je demeure tout près de la clinique, à peine un peu plus d’un kilomètre. L’été dernier pendant un de ces nombreux matins de pluie, je me suis dit que ce serait une bonne idée de vraiment apprécier ma voiture ainsi que les fiers services qu’elle me rend tous les jours. J’ai donc pris la décision d’aller travailler à pied pendant une semaine et ce, peu importe la température.
Si vous vous souvenez de la météo de l’été dernier, il n’est pas arrivé souvent d’avoir trois ou quatre belles journées d’affilées. Durant cette semaine-là, matin, midi et soir, j’ai fait le trajet à pied. J’ai été chanceux qu’une seule fois sur le chemin du retour, il n’y a eu que quelques gouttes de pluie.
Nous oublions trop facilement tout ce que nous avons et nous nous rendons malheureux pour ce que n’avons pas ou pas assez. Tout est une question de perspective.
Combien de parents avec de jeunes enfants n’ont pas assez de sommeil? Combien ont des enfants un peu plus âgés qui manquent de temps pour eux ou leur couple ou les deux? Combien de gens à la retraite disent trop souvent qu’ils ne savent pas où va leur journée car ils sont plus occupés que lorsqu’ils travaillaient? Combien d’employés se voient avoir une augmentation de salaire? Combien de dirigeants d’entreprises rêvent d’avoir plus de revenus ou de faire plus de profit? Combien de joueurs espèrent avoir un meilleur pointage au golf?
Je vous invite, à chaque fois que vous devenez conscients de quelques choses que vous désirez ou que vous tenez pour acquis, de vous en priver pendant quelques jours et d’ainsi constater comment et combien votre appréciation de ce que vous avez augmentera proportionnellement.
Posséder plus de choses ne nous rendra pas plus heureux. Cependant, d’apprécier ce que nous avons fera le travail.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 18 03 2024
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