Lorsque nous demandons aux gens après un mois de soin comment ils se sentent, cela me surprend toujours d’entendre des phrases comme: « Oui! Mon dos va mieux un peu mais j’ai encore mal. » « Quoi? Vous ne pouviez pas vous tenir debout quand vous êtes arrivé. » « Ha oui mais… j’ai encore un peu mal parfois le matin quand je me réveille pendant 5 minutes.» Une autre réponse surprenante est dans le genre : « Vous allez me le dire! »
Puis, comment est votre sommeil? Votre attitude? Votre niveau d’énergie? Votre degré de bonheur? Qu’avez-vous découvert sur vous-même depuis le début de vos soins? Puis, on a un grand regard avec des yeux vides comme si on arrivait d’une autre planète.
Les gens qui parfois, après de mois ou des années de douleurs, peuvent avoir espoir d’une vie remplie d’activités où leur focus a le potentiel d’être ailleurs que sur une douleur se retrouvent en déni face à une période sans douleur.
Troublant n’est-ce pas? Ces gens ne pourront pas être bien, même si leur douleur est partie, avant qu’un changement fondamental ne se soit produit dans leur attitude ou façon de penser. Souvent la présence de douleur ou de maladie est le moyen que l’intelligence de leur corps a de communiquer avec eux afin qu’elle puisse être entendue. Si votre vie n’est pas ce qu’elle devrait être c’est normal que ça fasse mal quelque part. C’est une erreur de penser qu’en faisant disparaître la douleur vous deviendrez une nouvelle personne. Souvent la douleur ou la maladie est un effet secondaire à une vie à laquelle il manque quelque chose ou une vie qui ne remplit pas sa mission.
Toujours aussi troublant, il y a des gens qui comprennent cela dès le début et, depuis plusieurs années, il y a des gens qui comprennent cela avant même de venir nous consulter. Puis, il y a des gens qui pensent comprendre quand c’est pour les autres mais lorsque ce sont eux qui souffrent, là ce n’est plus la même compréhension.
Il m’a pris trop longtemps avant de comprendre et encore là, je sais que ma compréhension est partielle. Il y a des gens qui voient leur corps comme une voiture, une simple mécanique. Ça fait mal, tu vas au garage et le gars, s’il est excellent, t’arrangera ça et tu es bon pour un autre 20,000 km.
Paul vient nous voir pour une douleur au cou qui lui donne des maux de tête depuis 20 ans. Il est allé voir tout le monde et personne n’est vraiment un bon garagiste. J’ai juste assez d’expérience pour savoir que je suis le prochain sur la liste. Cependant, il semble bien comprendre et il pose les bonnes questions. Je lui donne une chance. Bien entendu, il est très surpris du genre de traitement qu’on lui prodigue. Les autres forçaient et ça lui faisait mal et ça prenait 50 minutes mais ça ne faisait pas grand chose alors comment de simples touchers pourraient-ils faire quelque chose. Il quitte et j’ai bien l’impression que je ne le reverrai plus.
À ma grande surprise, il est présent à son prochain rendez-vous. Il me raconte comment bien il s’est senti pendant deux jours et qu’il m’aimait, etc. À la visite suivante, il me dit que ça ne marchait pas, que son mal était revenu et qu’il aurait dû s’en douter que ça ne marcherait pas non plus. Je palpe son cou qui est tout aussi tendu que la première fois. Je lui demande s’il a fait des choses particulières ou différentes? Il me répond que non. Je lui mentionne son bronzage et il me dit que c’est sa sortie en vélo pendant 4 heures samedi dernier.
Je l’informe que c’est peut-être sa position sur son vélo et que pour sa première sortie de l’année, 4 heures c’est peut-être trop. Il me répond que lorsqu’il va au garage et que le garagiste répare sa voiture, il ne trouve pas d’excuses si cela ne tient pas. Je lui réponds gentiment que si on se rend au garage pour faire réparer le pare-choc de sa voiture à toutes les deux semaines ce n’est peut-être pas le garagiste le problème mais le conducteur. Je ne l’ai jamais revu. Et c’est évident que personne ne pourra jamais l’aider avec ce patron de pensées.
Encore une fois, ces patrons de pensées, de douleurs, d’attitudes, de comportements sont inscrits dans votre posture.
P.S. : S’il-vous-plaît, j’aimerais recevoir vos suggestions pour les prochains articles car je considère que vous êtes les premiers et les premières concernés en matière de santé et de guérison. Donnez-nous vos idées par écrit avec vos noms et numéro de téléphone (si nous avons des précisions à demander) soit en les remettant à la clinique ou en les envoyant par courriel à info@chironetwork.com. Merci beaucoup.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 26.10.2020
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