La notion que le bonheur est une décision peut nous échapper facilement et rapidement. Même avec toute la bonne volonté du monde, certaines réalités de la vie nous ramèneront à ce que nous sommes habitués. Nos pensées coutumières viendront prendre toute la place et nous perdrons la perspective de la vie de façon globale.
La météo annonce un potentiel de tornade, où va votre esprit? Aux pensées d’il y a quelques années? Vous avez un argument avec un de vos patrons, que se passe-t-il pendant le reste de la journée? Votre hypothèque doit être renouvelée et les taux ont plus que triplé! Vous avez un coup roulé de 3 pieds et vous avez manqué le dernier! Difficile d’être heureux n’est-ce pas?
En ce qui me concerne, cela ne prend pas beaucoup de temps avant que mes pensées s’emballent et que je me dirige dans une autre réalité. Et oui! Nous avons plusieurs réalités à notre disposition et nous avons le choix.
Lorsque nous réalisons que nos pensées dirigent notre réalité, nous pouvons alors choisir quelles pensées nous voulons adopter. Nos pensées sont des imposteurs (merci Hélène) qui créent l’illusion d’une certaine réalité. La vérité ne vit pas dans les circonstances de la vie mais bien à l’intérieur de chacun de nous, toujours, en permanence, souvent effacée, discrète mais constamment présente.
Prenons l’exemple d’un conflit avec un conjoint ou un enfant. Elle fait toujours la même chose, il dit toujours ça, rien ne change, ça me fruste, pourquoi il ne m’écoute pas, pourtant je lui ai dit cent fois de faire ceci ou cela. Je passe mon temps à toujours répéter et ça ne donne rien. Bien entendu, vous pouvez mettre vos propres mots et votre style mais vous comprenez l’idée.
Depuis que je fais des sessions de coaching avec plusieurs chiropraticiens de partout à travers le monde, j’ai la chance et le privilège d’accompagner plusieurs personnes depuis plusieurs années dans toutes sortes de circonstances.
Dernièrement, je discutais avec une personne qui venait de perdre son père et elle devait, à son grand désarroi, s’occuper de la succession. Même si la relation avec son père n’était pas la plus harmonieuse, il y avait toujours un lien profond entre eux. Elle me fit part de leurs différences d’opinions concernant la santé, la façon dont il avait élevé sa famille, ses intentions, etc. Puis dans la minute qui suivit, elle me mentionna les moments précieux, les moments de pur bonheur où, tout ce qui existait était le moment présent.
Au fur et à mesure qu’elle me racontait tout cela, je me demandais ce que je pouvais faire pour l’aider ou l’accompagner? Bien entendu, la première réponse à surgir fut de simplement « écouter ». Lors d’un moment de silence, j’ai eu une intuition et je lui ai demandé comment elle pouvait passer de la joie à la tristesse et au ressentiment en quelques secondes seulement?
À son tour, elle est devenue silencieuse et elle s’est mise à explorer le pourquoi. Parfois la chose la plus difficile est de ne rien dire et de laisser l’autre trouver sa sagesse intérieure.
Et, comme cela arrive souvent, elle a réalisé que ce qu’elle ressentait de moment en moment était le résultat de la façon dont elle pensait à son père. Lorsqu’elle pensait aux bons moments, elle était bien; lorsqu’elle pensait aux difficultés, elle était mal. Tout à coup elle me dit quelque chose du genre : « Wow! Je peux me voir aller de l’un à l’autre de façon très consciente et je peux choisir quelle situation je veux me souvenir. Je me sens tellement plus solide et plus stable. »
Parce qu’elle était devenue consciente que la façon dont elle se sentait était engendrée de toute pièce par ses pensées, autrement dit de l’intérieur d’elle-même et non de l’extérieur (circonstances), elle a eu immédiatement accès à des ressources. Elle a même pu avoir une certaine dose de gratitude d’avoir à s’occuper de la succession. La montagne qu’elle s’était créée avec tous les bons et moins bons souvenirs laissait place à une personne qui venait de changer de réalité.
Y-a-t-il eu des hauts et des bas? Évidemment que oui! La vie as-t-elle été un conte de fée, sans aucun souci? Et bien non! Il y aura toujours des hauts et des bas. Cependant dans son cas, elle pouvait beaucoup plus rapidement se voir glisser dans une pente descendante et se souvenir que ce qu’elle ressentait n’était que le fruit de ses pensées et, la peur associée au défi de la succession dépendait où elle mettait son attention.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 21 08 2023
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