Comment puis-je être heureux et heureuse avec ce qui m’est arrivé hier, la semaine dernière, l’année passée, il y a 20 ans ou même dans mon enfance?
Qu’on le veuille ou non, notre passé fait partie intégrante de nous et nous ne pouvons pas y échapper. Il nous a formé ou transformé dans l’être que nous sommes maintenant devenus.
Cependant, nous avons un certain contrôle non pas sur ce qui nous est arrivé mais bien sur ce que nous faisons avec ce qui nous est arrivé. Jean-Paul Sartre disait sensiblement la même chose : « L’important n’est pas tant ce que l’on a fait de moi, mais plutôt ce que je fais moi-même avec ce que l’on a fait de moi. »
Attention! Je ne veux surtout pas minimiser la gravité voire l’injustice de certains événements. Aucun enfant ne devrait subir des abus de quelques sortes que ce soient. Aucune personne ne devrait être traitée de façon injuste ou malhonnête mais malheureusement, cela arrive ou c’est arrivé.
Le cerveau humain, dans toute sa résilience et sa plasticité, trouvera plusieurs façons de nous aider à survivre à ces moments. La stratégie de survie, étant très efficace pour nous garder en vie, peut devenir avec le temps, une façon de ralentir, d’inhiber ou même d’arrêter notre croissance en tant qu’être humain en évolution.
Un premier aspect est de réaliser, même si c’est très difficile à croire, que les souvenirs que nous avons de certaines situations du passé ne sont probablement pas ce qui s’est réellement passé. Le cerveau, avec les années, aura tendance à amplifier, modifier, exagérer ou même diminuer certains faits. Ces altérations qui sont des mécanismes d’adaptation deviennent très rapidement notre réalité. Néanmoins, certaines choses plus ou moins atroces ont pu arriver.
Cependant, nous devons prendre conscience également que la façon dont nous nous souvenons est créée par nos pensées. L’erreur que nous faisons tous et toutes est de croire que nos pensées sont la réalité. Nous sommes responsables de ce que nous faisons avec les pensées qui surviennent dans notre tête.
Lorsque je me souviens volontairement ou involontairement d’un événement traumatisant du passé, j’ai le choix de poursuivre ou non cette pensée. Si je choisis de continuer l’élan de cette pensée, elle me mènera dans une direction et une destination certaine. Si je n’aime pas cette destination, il n’en tient qu’à moi de ne pas poursuivre cette pensée, de la laisser aller et attendre qu’une autre vienne la remplacer.
Et, je peux vous assurer qu’une autre pensée arrivera quelques secondes plus tard. D’ailleurs des recherches ont démontré que nous avons entre 60,000 et 70,000 pensées par jour. Alors, aussi bien choisir celles qui nous font du bien.
La qualité de nos pensées est intimement reliée au niveau de conscience que nous avons lorsque nous avons ces pensées et je vous explique.
Lors d’une journée où nous sommes fatigués et/ou nous avons mal dormi, notre niveau de conscience sera moins élevé et la qualité de nos pensées correspondra à ce même niveau de conscience : frustration à cause de la circulation, stress avec la conjointe ou un adolescent, difficulté dans le milieu de travail, etc…
Puis, il y a des journées où vous avez bien dormi, vous êtes reposés, calmes et prêts à mordre dans la vie. Si nous mettons les mêmes circonstances que j’ai élaborées plus haut, votre réponse sera totalement différente et plus encline à la sérénité et au bonheur.
Les circonstances sont les mêmes, les personnes sont les mêmes! Qu’est-ce qui est différent?
Il n’y a qu’une chose de différente c’est-à-dire VOUS avec un niveau de conscience différent et des pensées différentes; ce qui mène à des actions et des comportements différents et qui donne de la place et met la table pour apprendre à être heureux. Et croyez-moi, cela s’apprend.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 10 07 2023
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