(Série : La conscience-Partie 4)
La semaine dernière, nous parlions de nos croyances mais savez-vous quelle est la plus importante d’entre elles ? La plus fondamentale et la plus profonde est celle que nous avons sur nous-mêmes.
Il y a Pierre, le chiropraticien, Pierre, le mari, Pierre, le père, Pierre, le grand-père, Pierre, le golfeur, Pierre, l’ami, etc. Il existe un Pierre avec des forces et des faiblesses, des préférences, des habitudes, des peurs, des appréhensions, de l’optimisme, une mission, une vision… Il y a aussi des événements et des théories qui ont façonné chaque facette de ce Pierre. Mais Pierre! Qui est-il vraiment?
La plupart d’entre nous, y compris Pierre, sommes attachés à ce que nous pensons que nous devrions être. Et c’est ce modèle qui nous pousse souvent à adopter des croyances de manière inconsciente. Ces croyances, une fois enracinées, influencent nos comportements de façon significative. Beaucoup de guerres, de conflits et de vies ont été perdues et se perdent encore, simplement à cause de croyances différentes.
Ce que nous savons avec certitude, c’est que nos croyances évoluent et se transforment avec nous. Si nous prenons un moment pour réfléchir à certaines croyances que nous avons eues dans le passé, nous nous rendrons compte qu’elles étaient erronées. Par exemple, à 15 ans, si j’avais un bouton sur le nez, je croyais que personne ne m’aimerait jamais à cause de cela. Vous voyez le genre? Un changement de croyance survient souvent lorsqu’un fait indéniable se manifeste, un fait qui provient d’une expérience vécue, réelle.
Je vous donne un exemple : tout le monde sait que le feu brûle, et que l’on peut se blesser gravement voire mourir, si on n’est pas prudent. Pourtant, certains ont déjà marché sur des braises ardentes à plus de 600°C (1,200°F) sans en souffrir. En 1985, Christine et moi avons vécu cette expérience, et nous l’avons répétée à maintes reprises. Quoi d’autre que nous pensions impossible pourrait devenir possible ?
Ici, il faut être vigilant à propos de ce que l’on entend par « expérience ». Ce n’est pas simplement ce que quelqu’un peut nous dire, ce que nous pouvons lire sur Internet ou obtenir comme réponse d’une intelligence artificiel (IA). C’est l’expérience vécue, celle du moment présent.
Il devient vite évident que ce que nous croyons de nous-mêmes n’est pas toujours basé sur des faits réels, ni même sur une expérience personnelle. Qu’est-ce qui est le plus réel, le plus vrai : une expérience ou une croyance ? Tout ce que nous savons de nous, nous l’avons appris par l’expérience. Lorsque nous faisons l’expérience de notre respiration, nous savons que nous respirons. Nous savons aussi que parfois notre respiration change en fonction des situations que nous vivons. Ce n’est plus une croyance, c’est un fait.
Nous croyons souvent que nous sommes invincibles. Nous avons de l’énergie à profusion, et nous avons l’impression que le monde nous appartient. C’est une croyance positive et constructive. Puis, un jour, notre corps commence à nous trahir. Un problème ici, un problème là et les choses dégringolent. Notre santé se détériore et, avec elle, notre monde.
La croyance de « je suis invincible » se transforme alors en « je ne suis pas invincible ». Nous devons alors faire attention, nous surveiller, nous restreindre, dire non. Une nouvelle croyance, plus limitative, prend forme, mais cela reste une croyance. Où se trouve la réalité dans tout cela ?
D’abord, il est crucial de prendre conscience que ce que nous tirons comme conclusion n’est qu’une croyance, qui peut être vraie à court terme. Mais si elle devient permanente, elle affectera tous nos comportements, notre état d’esprit, notre santé mentale et physique, notre capacité à évoluer et à grandir.
À moins que nous ne voyions pas ce qui est vrai derrière ce que nous croyons, rien ne pourra changer. Nos perceptions et interprétations de ce que nous appelons la réalité peuvent être fausses. Ce n’est que lorsque nous prenons conscience de cela qu’une nouvelle réalité insoupçonnée pourra se manifester.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 12 05 2025
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