Dans cette prochaine série d’articles, nous étudierons ensemble ce que sont les réflexes néonatals ou réflexes primitifs, leurs fonctions, pourquoi ils devraient s’intégrer, pourquoi ils ne le font pas, les conséquences qui peuvent en résulter et surtout comme parents, comment les détecter et remédier à ces situations.
Les réflexes néonatals sont des mouvements automatiques et instinctifs observés chez les nouveau-nés. Ils sont présents dès la naissance et sont généralement associés au développement normal du système nerveux. Ils sont évalués par tous les pédiatres, médecins de famille et chiropraticiens qui soignent des enfants. Ils sont bien connus et ne font aucun doute quant à leur importance autant dans leurs présences que dans leurs disparitions ou intégrations.
Le cerveau humain est le moins mature de tous les mammifères de la planète. C’est pourquoi l’évolution a donné lieu à ces réflexes afin de permettre à l’enfant de survivre jusqu’à ce que son cerveau soit suffisamment autonome. Ils sont le résultat de millions d’années d’évolution.
Par exemple, nous savons que nos ancêtres vivaient dans les arbres. La maman ne pouvait pas tenir le bébé dans ses bras et en même temps se déplacer pour se nourrir ou se protéger. La nature a donc donné un réflexe d’agrippement au nourrisson qui lui permettait de s’agripper de façon instinctive à la mère sans qu’il ait besoin de le faire volontairement et consciemment.
Cependant, ce réflexe doit disparaître ou s’intégrer à une date prévue (avec une marge de manœuvre bien entendu). Si celui-ci persiste dans le temps, il empêchera d’autres réflexes de s’intégrer et pourrait, plus tard, causer une panoplie de problèmes dans le développement psychomoteur de l’enfant comme l’incapacité à tenir son crayon de façon appropriée. Il le tiendra avec le poing au lieu du bout des doigts; il pourrait aussi le tenir beaucoup trop serrée ou rigide ce qui nuirait à son écriture.
Ces réflexes peuvent être considérés comme « retenus » lorsque leurs présences sont inhabituelles ou persistantes au-delà de l’âge où ils sont généralement supposés disparaître. Cela peut parfois être le signe d’un développement atypique ou de certaines conditions, et cela peut nécessiter une évaluation pour déterminer la cause sous-jacente.
Quels sont les signes ou indices qui peuvent mettre les parents sur la piste que leur enfant a un réflexe néonatal retenu?
Il y en a plusieurs et sont très variés selon le réflexe retenu. Je vous en donne ici six exemples concrets :
- Un enfant qui craint les gens qu’il ne connaît pas. Sa première réponse est toujours d’aller se cacher dans les bras de sa mère. Cela pourrait être un réflexe de paralysie par la peur retenue;
- Un enfant qui sursaute au moindre bruit ou à la moindre situation de façon démesurée pourrait avoir un réflexe de Moro retenu;
- Un nourrisson qui a un problème de succion au sein maternel pourrait souffrir d’un réflexe de succion;
- Un enfant qui ne rampe pas ou ne fait pas les quatre pattes dans les délais prévus pourrait avoir un réflexe asymétrique du cou retenu;
- Un enfant qui ne parvient pas à bien tenir son crayon peut avoir un réflexe palmaire retenu;
- Un enfant qui marche sur la pointe des pieds ou sur les talons pourrait avoir un réflexe de pointage ou de talonnage retenu.
Comme vous pouvez le constater, cela peut devenir complexe très rapidement. Même si les médecins font l’évaluation systématique de ces réflexes tôt dans la vie de l’enfant, il est plutôt rare qu’ils soient revérifiés plus tard pour constater s’ils se sont bien intégrés.
L’étude des réflexes néonatals fait partie du curriculum de base du chiropraticien. Certains d’entre eux, avec un champ d’intérêt particulier, ont étudié plus en profondeur ces réflexes et ont appris des méthodes pour les évaluer de façon plus précise et surtout, comment intervenir pour aider les enfants à mieux intégrer ces mêmes réflexes.
Ces chiropraticiens ne traitent pas les réflexes ni leurs conséquences; ils travaillent plutôt avec le système nerveux afin que les enfants, par eux-mêmes, puissent intégrer ces mêmes réflexes, comme ils auraient dû le faire naturellement.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 03 06 2024
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