Une autre façon de pouvoir vivre mieux et longtemps est de s’assurer que notre microbiome (microbiote autrefois flore intestinale) soit en santé.
Je sais que vous en avez déjà entendu parler probablement bien avant que ce soit populaire. Savez-vous qu’aujourd’hui, il y des centaines de recherches partout dans le monde concernant le microbiome et non seulement en regard avec l’intestin, le cerveau, la dépression, la démence, la maladie d’Alzheimer mais aussi en neurologie, cardiologie, immunologie et endocrinologie (hormones de toutes sortes) ?
Les chercheurs semblent d’accord pour dire qu’un des impacts importants de notre microbiome est d’influencer notre génétique. Nous avons au total environ 22,000 gènes fonctionnels. Cela peut vous paraître beaucoup mais lorsque l’on se compare, cela n’est pas si « cool » comme ils disent à la polyvalente car un grain de riz ou un vers de terre en ont deux fois plus !
Comment peut-on faire toutes les fonctions qu’un être humain réussit à exécuter avec si peu de gènes ? Il semblerait que la réponse vient des gènes des microbes que nous avons dans notre corps. Les scientifiques nous disent que nous aurions 3.3 millions de gènes provenant de nos microbes, soit 150 fois plus que nos gènes humains.
Donc, 99% de nos fonctions métaboliques, c’est-à-dire les choses que nous faisons tous les jours comme penser, respirer, digérer, se reproduire, ressentir des émotions, guérir, etc. sont codées par les gènes de nos virus et bactéries.
Environ 78% de notre microbiome vit dans notre système digestif. Nous avons environ deux kilogrammes de ces micro-organismes et selon les experts, ils sont tous postnataux, ce qui veut dire qu’ils sont acquis après la naissance. Lorsque le bébé passe dans le canal vaginal, l’enfant est inoculé par les bactéries de la mère. Dans la première année de la vie, le microbiote a une signature adulte soit celle de la mère c’est-à-dire qu’il fonctionne comme celui d’un adulte. La santé de l’enfant est donc directement reliée à la santé du microbiome de la mère. Vers deux ou trois ans, il y a une augmentation de la diversité microbiale puis le microbiome se stabilise pour chaque individu.
Le Dr Achacoso nous donne un exemple : « C’est comme une forêt dans nos intestins. C’est un écosystème entier qui fonctionne comme un gros organe et qui est en relation avec tout le fonctionnement du reste du corps. »
C’est un peu comme notre jardin potager. Si tous nos plants de tomates ne semblent pas pousser tellement bien, on ne pensera pas à traiter les plants de tomates directement. On voudra enrichir ou engraisser la terre parce que l’on sait, plus ou moins intuitivement, qu’en nourrissant la terre, tout ce qui y pousse sera plus en santé et nous donnera de plus beaux légumes. On veut donc enrichir notre microbiome de la même façon.
Avant d’aller acheter des probiotiques (qui peuvent être très efficaces si c’est cela le problème), il y a beaucoup d’autres choses à considérer et à comprendre.
La première chose à considérer est bien entendu notre alimentation avec la bonne proportion de fibres, de nutriments et d’aliments. La pureté de ces aliments, l’absence de produits chimiques et la qualité du sol dans lequel ils ont poussé ont une influence sur notre forêt intérieure et notre écosystème. La gestion du stress, les exercices que nous faisons, notre posture, la qualité du fonctionnement de notre système nerveux influencent nos virus et nos bactéries.
Tout ce processus est très dynamique. Si vous mangez des aliments le matin et que vous vérifiez votre flore intestinale, elle aura une certaine qualité. Si vous mangez autre chose pour souper, vous trouverez autre chose dans votre flore intestinale.
Le concept ou la leçon à retenir est que nous voulons prendre soin de notre jardin intérieur de la même façon que nous prenons soin de notre jardin potager; beaucoup de compost et pas de produits chimiques.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 14.01.2019
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