Il y a plusieurs années lorsque Christine et moi parcourions la planète pour enseigner à d’autres chiropraticiens Network comment mieux réussir, nous avions eu la chance de côtoyer un des fondateurs de « axiogenics ». Dans l’un des modèles de communication qu’il utilisait était écrit : « Dis m’en plus, j’aimerais comprendre comment tu penses. » Ce genre d’écoute qui semble si simple à priori est loin d’être facile mais combien important.
Avez-vous déjà été dans une situation où vous aviez à discuter d’un ou de plusieurs points et que vous vous retrouviez dans une impasse parce que l’autre personne avait un point de vue différent et que, même si vous aviez des arguments bétons, il n’y avait rien à faire? Avez-vous pensé que l’autre personne se disait la même chose? Difficile d’être heureux n’est-ce pas, surtout lorsque cette autre personne est un ami proche, un conjoint, un de vos enfants, un patron ou un employé que vous appréciez!
Lorsque nous écoutons vraiment avec l’intention de bien comprendre comment fait la personne pour avoir le raisonnement ou les pensées qu’elle a, un tout nouveau monde s’ouvre à nous; le monde de la compassion et de la recherche de l’être humain derrière le raisonnement ou les pensées.
Comme disait un sage : « Écouter n’est pas le délai qui se passe entre ce que la personne dit et le temps de prendre la parole. Ce n’est que lorsque nous sommes en mesure d’arrêter nos propres opinions, nos propres arguments, nos propres [oui mais] que nous pouvons enfin écouter ».
Lorsque nous commençons à écouter, il y a quelque chose de magique qui se passe en nous. Notre humanité refait surface et nous considérons la personne avec laquelle nous discutons plus importante que le sujet de la discussion. Nous n’avons plus d’autres désirs que de mieux et davantage comprendre la personne avec laquelle nous interagissons; nous laissons la personne se révéler.
Le but n’est pas de convaincre ou de trouver des arguments puissants mais tout simplement d’écouter et de comprendre ce qui se passe. Je vous donne un exemple.
Prenons un sujet un peu controversé, disons la politique municipale en ce qui a trait à la qualité de nos routes tel que le croisement St-Raymond/St-joseph à Gatineau. Vous avez un citoyen et un haut fonctionnaire qui discutent ensemble. Les discussions habituelles ressembleraient à peu près à ceci : « Bien voyons donc! Cela n’a aucune allure car c’est dans un état lamentable depuis 5 ans. Vous bouchez des trous par-dessus d’autres trous. Quand réparerez-vous une fois pour toute? »
Et le fonctionnaire de répondre : « Vous avez bien raison et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour remédier à la situation. » Et les deux continuent inlassablement avec les mêmes arguments dans un langage de sourd.
Supposons que le citoyen cherche vraiment à savoir ce qui se passe en demandant au fonctionnaire de lui expliquer la situation et qu’il écoute attentivement les raisons sans les juger, ni juger les employés et l’administration…juste écouter. Tout simplement sans rien vouloir changer, sans prouver son point, sans amener l’autre à penser comme lui et laisser la personne humaine se révéler à elle-même.
Je sais que je vous laisse en suspens et c’est bien volontaire de ma part parce que la semaine prochaine, je vous soumettrai un exemple un peu plus concret, disons une mère et son fils.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 26 06 2023
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