De toutes les émotions refoulées et discutées par les survivants de cancer, la peur est celle qui revient le plus souvent (Radical remission). Étant donné tout ce que nous vivons depuis les 32 derniers mois, il est encore plus important d’en discuter.

Pour la majorité d’entre nous, la plus grande peur est celle de mourir et plusieurs personnes en font l’expérience lorsqu’elles entendent les mots « vous avez le cancer ». La Dre Patti Conklin, D.Ph., mentionne qu’un des points importants de toute guérison est de pouvoir aligner ou retrouver un équilibre dans le corps physique, le corps émotif et le corps spirituel. Elle croit que relâcher la peur est un des outils le plus important pour se guérir.

Lorsque nous vivons dans la peur, plusieurs de nos systèmes se ferment ou s’éteignent. Les plus touchés sont le système nerveux et conséquemment, le système immunitaire.

Selon moi, tout ce que nous avons à faire est de bien identifier de quoi nous avons peur, si peur il y a. Il y a quelques années, Paul est venu nous voir avec des tremblements à la main gauche qui étaient apparus quelques mois auparavant. Il avait passé plusieurs tests, vu quelques spécialistes et le diagnostic s’est avéré être un tremblement essentiel. Ce genre de tremblement  n’est pas dangereux et arrive on ne sait trop pourquoi. Il est évolutif et semble provenir d’une mauvaise communication entre certaines parties du cerveau telles que le thalamus, le cervelet et le tronc cérébral.

Il avait entendu parler de nous et du travail que nous faisions avec le cerveau et le système nerveux et voulait savoir si nous pouvions faire quelque chose. Lors de la première consultation il était nerveux, voire anxieux même si on l’avait rassuré du côté médical. Je lui ai demandé pourquoi il me consultait. Il me répéta la même chose et je savais intuitivement qu’il y avait une autre motivation derrière sa démarche et qu’elle lui était possiblement inconnue. J’insistai un peu sur la qualité de sa réponse et de sa réflexion. Après quelques instants, il me répondit très candidement qu’il avait peur que cela dégénère et se transforme en Parkinson ou autres maladies débilitantes semblables.

Je lui demandai alors s’il en avait discuté avec ses spécialistes et il me répondit que non car il n’y avait jamais pensé de cette façon. Je sais que cette maladie n’a pas tendance à dégénérer ou amener l’apparition d’autres maladies alors je lui conseillai de consulter à nouveau son spécialiste et de lui poser la question. Ce que je lui avais dit l’avait rassuré suffisamment pour arrêter sa nervosité. Il est reparti une personne différente et je ne l’ai pas revu. Le sentiment de peur inconnu de Paul l’empêchait de réfléchir et de surtout, de pouvoir s’observer et prendre de meilleures décisions. Une fois qu’il a su que c’était la peur qui le faisait sentir ainsi, il a pu, je l’espère, la gérer adéquatement au lieu de se laisser contrôler.

Une bonne manière de bien gérer nos peurs est d’y faire face. Nous avons peur de mourir (c’est la plus commune de nos peurs), faisons-y face en nous demandant ce qu’il arriverait si jamais nous mourrions. Ce n’est pas un processus facile ni rapide mais vraiment libérateur. Ce qui nous faisait peur se dissoudra comme neige au soleil. Une fois que nous aurons passé au travers de cette peur, nous pourrons avoir confiance à nouveau dans ce qui nous reste à vivre et décider du comment nous le vivrons. Pourquoi ne pas se poser la question lorsque nous sommes bien et quand nous n’avons pas à se la poser?

La peur nous garde dans un système de défense combattre ou fuir (fight or flight) et c’est le rôle du système nerveux sympathique de nous garder en vie. Cependant, ce système empêche l’autre partie du système nerveux, le parasympathique de faire son travail c’est-à-dire de se reposer et de se réparer. Si vous ressentez de la peur, disons par exemple d’un certain virus, vous vous mettez dans une situation où votre corps aura de la difficulté à se guérir.

De quoi avons-nous vraiment peur? D’y répondre amène une certaine sérénité et nous permet de pouvoir composer avec les aspects sur lesquels nous pouvons avoir un certain contrôle. Bonne réflexion.

Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C.  21 11 2022

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