Souvent et parfois, face à une maladie ou une douleur chronique, on finit par comprendre qu’il y a certains aspects de notre vie qui ne nous conviennent plus, qu’i l y a des choses que nous devons changer.
Souvent, lorsque la maladie ou la douleur se manifeste, on voit le phénomène comme une interruption à notre vie, quelque chose qui vient nous déranger ou nous nuire et nous voulons nous en débarrasser. C’est une façon de voir les choses. Qu’en serait-il si nous pouvions considérer, ne serait-ce qu’un court instant, que le but de cette douleur ou maladie est justement d’interrompre notre vie afin que nous puissions faire le point et changer un ou plusieurs aspects de celle-ci? Notre douleur ou maladie deviendrait alors notre conseillère ou notre coach de vie?
Prendrions-nous des décisions tout à fait différentes? Rechercherions-nous d’autres solutions? La réponse est assez évidente. Regardons quelques scénarios dans notre entourage immédiat. Nous avons tous un parent ou un ami qui est ou a été atteint d’une maladie sérieuse telle qu’un cancer, un problème cardiaque, une maladie neurodégénérative, auto-immune et j’en passe.
Une solution est d’aller consulter et suivre des traitements, ce qui est à très logique et rationnel. Qu’en est-il de la santé de ces personnes cinq (5) ans plus tard? Pas seulement en surface mais dans leur qualité de vie? Sont-elles devenues de meilleures personnes? Plus heureuses? Plus aimantes? Remplies d’une vitalité accrue? Plus épanouies?
Une autre solution est de suivre des traitements ou non et de faire en même temps une certaine introspection. Cette introspection est toujours la partie la plus insidieuse et incomprise. Certains d’entre nous la feront sans même y réfléchir. L’élément à changer nous sera révélé sans trop de difficulté; nous le savons intuitivement. Parfois on est prêt à l’admettre et parfois cela peut prendre un certain temps pour le reconnaître et passer à l’action.
Pour d’autres, la démarche semble plus difficile car ils pourraient avoir certains conflits intérieurs et parfois extérieurs. Par exemple, ils peuvent dire des phrases comme: « Le docteur m’a dit que cela n’avait rien à voir donc, je ne fais aucun changement et ça fait mon affaire. Mon conjoint n’apprécierait pas ces changements! Ça ne viendra pas changer toute ma vie! Monsieur Untel n’a fait aucun changement et tout va bien ou du moins, semble bien aller alors pourquoi je me forcerais à faire une chose qui me paraît difficile, incertaine et surtout inconnue? »
Puis, il y a les nombreuses peurs dont celles de se tromper, d’échouer, de ce que les autres penseront de nous, des conflits avec les amis ou la famille ou la peur de sortir des sentiers battus? Ensuite, il y a les doutes sur nos capacités, sur le résultat, sur notre résilience, la suite, la vie, etc.
Les gens que je connais qui sont devenus de meilleures personnes après une maladie ne sont pas le résultat des traitements qu’ils ont reçus ou non. Ils sont le résultat de la reconnaissance d’un besoin de changer certains aspects de leur vie. Je ne peux plus continuer ainsi se disent-ils. Il y a quelque chose de profondément fermée (« off »). Je ne sais trop quoi faire mais je vais le trouver. Si ce qui se manifeste est une indication à changer certains aspects de ma vie physique, émotive, mentale voire spirituelle, je le ferai. Même si je ne sais que faire, qui aller voir ou comment m’y prendre, je réussirai. La vie est plus grande que ce qui m’apparaît être ma petite ou grande misère.
Si le but d’entreprendre des démarches pour se guérir d’une douleur ou d’une maladie n’est pas de devenir une meilleure personne, d’améliorer certains aspects de notre vie, de s’épanouir, d’être plus heureux alors pourquoi voudrait-on guérir? Pour retourner à la vie qui nous a causé le problème initial? Pour retourner dans les mêmes habitudes, les mêmes schémas de comportements, de pensées et d’attitudes? Que donne alors d’être malade? Que donne de se guérir?
Et vous pensiez que vous aviez juste mal au cou ou au dos?
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 10 10 2022
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