(Série : La conscience-Partie 11)
Maintenant que nous avons fait la distinction entre soigner (curing) et guérir (healing) et entre awareness (la conscience des choses) et consciousness (la conscience en tant qu’état d’être), nous pouvons nous poser une question essentielle : « Qui est conscient ? Qui devient conscient ? »
Lorsque nous prenons conscience de nous-mêmes, un phénomène particulier se produit. Bien que profondément personnel, ce phénomène possède un caractère universel. C’est une expérience que partagent, à leur façon, tous les êtres humains.
Imaginez que je vous demande maintenant « de quoi êtes-vous conscient ? » et que pour répondre, vous devez porter attention à vos sensations, à vos perceptions, à ce qui se passe en vous, ici et maintenant.
Vous pourriez dire : « Je suis conscient de ma respiration, de la pression de la chaise sous moi, de la température ambiante, des bruits environnants… » Mais vous pouvez aller encore plus loin. Vous pouvez devenir conscient du rythme de votre cœur, de la tension dans vos épaules, des picotements dans vos mains, de la fatigue dans vos jambes…Peut-être sentez-vous une douleur sourde dans le bas du dos, un inconfort digestif, une tension au cou. Tout cela est là, et souvent, vous ne le remarquez même pas… jusqu’à ce que vous posiez votre attention dessus. Et, ce simple fait de poser votre attention change déjà quelque chose.
La conscience comme outil de santé
Chaque jour, des signaux subtils émergent de votre corps. Si vous ne les écoutez pas, ils peuvent se transformer en symptômes, douleurs et/ou maladies. Mais lorsque vous les remarquez tôt, vous avez une chance d’intervenir différemment; parfois en ajustant votre posture, en respirant plus calmement, en vous reposant davantage ou, tout simplement en reconnaissant une émotion refoulée. Voici quelques exemples intéressants :
- Vous avez mal à la tête. Est-ce de la fatigue, de la tension, une réaction émotionnelle ou un manque d’hydratation ?
- Vous ressentez une oppression dans la poitrine. Est-ce un signe de stress ? Une peur ? Une surcharge ?
- Votre estomac est noué. Est-ce ce que vous mangez… ou ce que vous ne digérez pas émotionnellement ?
Lorsque vous devenez conscient, vous reprenez une forme de pouvoir sur votre santé. Et vous vous apercevez que la douleur ne vous définit pas. Elle vous informe. Ce n’est pas vous qui souffrez. C’est une partie de vous qui appelle votre attention.
Une conscience universelle ?
Maintenant, posez-vous cette autre question : « Si cette prise de conscience est illimitée chez vous, et chez d’autres… est-ce que VOUS êtes conscient ? Ou existe-t-il une conscience plus grande, universelle, à laquelle chacun a accès ? » Cette conscience ne dépend pas du cerveau, ni des processus mentaux. Elle est là, que nous la reconnaissions ou non. Alors… Êtes-vous un corps qui a une conscience, ou une conscience qui a un corps ? Et si un jour ce corps cesse d’exister, qu’advient-il de cette conscience ?
Guérir, ce n’est pas seulement réparer
Tant que nous croyons être uniquement notre corps, la maladie nous fait peur. La mort encore plus. Mais si nous reconnaissons que nous sommes bien plus qu’un corps, alors un nouveau rapport à la santé peut émerger. Peut-être que la maladie n’est pas qu’un dysfonctionnement, mais un message! Peut-être que la douleur n’est pas qu’une gêne, mais une porte vers une compréhension plus profonde! Et si ce que vous pensez être n’était qu’une version limitée de vous-même ? Et si la version de vous qui a mal au dos, qui vit avec du diabète ou de l’hypertension, n’était qu’une expression partielle, et non votre totalité ?
Observer sans s’identifier
Vous avez mal au cou ? Oui, c’est peut-être un muscle tendu, une mauvaise posture, une vertèbre déplacée. Mais si vous vous observez en train d’avoir mal, sans vous identifier complètement à cette douleur…alors quelque chose d’autre peut apparaître ; une perspective plus vaste, plus calme, plus lucide. Cela ne nie pas le besoin de soins physiques, bien au contraire mais cela vous permet de distinguer :
- Ce qui appartient à votre corps;
- De ce qui émerge de votre mental;
- Et de ce qui est perçu par votre conscience, cette présence en vous qui voit tout, sans juger.
La réponse n’est pas extérieure
Lorsque vous vous posez la question : « De quoi suis-je conscient? », La première réponse est : « Je suis conscient. » La seconde : « Qu’est-ce que je choisis d’explorer ? De percevoir ? » Ce choix vous appartient. Il ne vient pas d’un livre, d’une vidéo ou même d’une intelligence artificielle. Même si elle peut vous aider à clarifier, elle ne peut pas ressentir à votre place. La réponse ne se trouve qu’à l’intérieur, dans ce lieu qu’on appelle la conscience.
Conclusion
Soigner, c’est agir sur le symptôme. Guérir, c’est souvent voir ce que le symptôme veut dire. Et parfois, il suffit d’écouter consciemment, pour que quelque chose commence déjà à changer.
Bonne exploration de vous-même.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 07 07 2025
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