(Série : La conscience-Partie 10)

Voilà déjà deux mois que nous explorons ensemble la conscience, ses nuances et ses impacts sur la santé. Et qui dit santé, dit santé physique, émotionnelle, mentale… voire spirituelle. Nous ne pouvons réellement être en santé si l’un de ces piliers est fragilisé. Et peut-être même que l’absence de santé dans un domaine est un signal d’alarme, une invitation à prêter attention, à ajuster quelque chose dans notre façon d’être.

C’est ça, la guérison. Mais ici, la langue française nous joue un tour. En anglais, on distingue “curing” et “healing”. En français, on parle simplement de « guérison », sans cette précieuse nuance.

Soigner vs guérir

« Curing », c’est éliminer une maladie ou une condition : L’infection a disparu, la tumeur s’est résorbée, le mal de dos s’est dissipé, la fracture est consolidée.

« Healing », c’est redevenir entier. Ce n’est pas seulement physique. C’est émotionnel, mental, spirituel.

Et voici la subtilité essentielle : Vous pouvez être soigné (cured) sans être guéri (healed). Vous pouvez aussi être guéri sans être soigné.

Des exemples concrets

  • Vous perdez un être cher. On ne peut pas « soigner » cette perte. Elle ne s’effacera jamais. Mais on peut guérir : faire le deuil, trouver la paix, continuer d’aimer sans souffrir.
  • Vous perdez un membre dans un accident. On ne peut pas le « soigner » au sens de le faire repousser. Mais vous pouvez guérir : intégrer cette réalité, retrouver du sens et de la dignité.
  • Vous avez un cancer en phase terminale. Il est possible qu’on ne puisse plus « soigner » le corps. Mais vous pouvez guérir : en trouvant une paix intérieure, une connexion plus profonde à vous-même et à la vie.

Et pourtant, en français…

Le mot « guérir » est souvent défini par nos dictionnaires comme “retourner à l’état antérieur” ou “être délivré d’une maladie”. Mais qu’en est-il de la personne qui porte la maladie, la douleur, la blessure ?

Là où le français échoue à distinguer, l’intelligence artificielle, curieusement, réussit mieux : Soigner s’adresse au corps. Guérir concerne la personne.

Quelques questions à méditer

Peut-on être soigné sans guérir ? Oui.

Combien de personnes cliniquement “guéries” restent anxieuses, épuisées, désorientées ? Leur corps est réparé, mais leur être est toujours blessé.

Peut-on guérir sans être soigné ? Oui aussi.

Certaines personnes atteintes de maladies incurables rayonnent de paix, de sens, de présence. Elles ont trouvé une guérison intérieure, même si leur corps reste malade.

Et la conscience dans tout ça ?

Notre conscience — ce témoin silencieux de ce que nous vivons — joue un rôle fondamental dans le processus de guérison. Lorsque nous devenons conscients :

  • de nos émotions refoulées;
  • de nos croyances limitées et ►limitantes◄;
  • de nos besoins profonds;
  • de nos schémas répétitifs…

… alors quelque chose peut changer. Une ouverture se crée. Et souvent, c’est là que commence la vraie guérison.

Notre approche à la clinique

Nous orientons notre travail non pas uniquement vers la disparition des symptômes, des douleurs ou des maladies, mais vers votre guérison en tant que personne. Nous nous intéressons à qui souffre, à qui se guérit, à qui vous êtes dans votre histoire, votre génétique, votre éducation, vos blessures…

Les soins comme le « Network Spinal » vous permettent, si vous y portez attention, d’ouvrir des espaces de conscience. Vous commencez alors à percevoir des aspects oubliés ou négligés de votre vie. Et c’est là que commence une véritable transformation, pour vous et pour ceux que vous aimez. Car oui, la guérison est souvent une affaire de famille.

Parfois, quand une personne souffre ou exprime sa douleur, celui ou celle qui en est la cause (souvent inconsciemment) se met en mouvement. Il ou elle devient partie prenante du processus. Il en va de même pour la solution : encore faut-il en prendre conscience.

Une dernière réflexion personnelle

Je ressens un pincement lorsque je vois des parents venir à la clinique avec leurs enfants, et pendant que les enfants reçoivent des soins… les parents sont sur leur téléphone cellulaire. Et si nous étions plus présents ? Et si la guérison commençait aussi par là ?

Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 30 06 2025

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