Le coach qui m’accompagne depuis maintenant plus de 34 ans me disait souvent au début : « Se comparer est la meilleure façon d’être malheureux ». J’entendais bien ses mots mais je ne les comprenais qu’à moitié. J’avais dans la tête toutes sortes de ‘oui mais’.
Oui mais, comment fait-on pour se dépasser si on ne se compare pas? Comment fait-on pour savoir si on est bon au tennis si on ne joue pas avec quelqu’un d’autre pour se comparer? Comment fait-on pour savoir si on réussit si on ne se compare pas avec quelqu’un que nous considérons comme un succès? Vous voyez le genre?
Dans son style il me répondait : « J’ai dit ce que j’avais à dire ».
La seule personne avec qui nous devons nous comparer c’est nous-mêmes. Est-ce que nous nous améliorons? Sommes-nous une meilleure personne? Aimons-nous plus et/ou mieux? Sommes-nous plus sereins? Plus calmes?
Il y aura toujours des gens plus performants, plus érudits, plus intelligents, avec plus de talents, de forces ou qui semblent mieux réussir; ces personnes n’ont rien à voir avec qui nous sommes ni qui nous voulons devenir.
De plus, lorsque l’on se compare, souvent on devient envieux des autres; de leurs succès, leurs richesses, leur physique, leur bonne étoile, leur génétique, etc. On ne voit que leurs bons côtés, sans savoir si c’est vrai ni ce que c’est de vivre une journée dans leurs chaussures.
Les gens les plus heureux sont souvent ceux qui passent inaperçus, ne s’exposent pas sur la place publique, n’ont pas besoin d’étaler leur bonheur devant tout le monde. Ils n’ont pas ce besoin parce qu’ils sont heureux. Ce n’est que lorsque nous ne sommes pas entièrement heureux que nous ressentons le besoin de le crier sur les toits.
Au début de notre carrière, nous avons pris beaucoup de programmes de formation pour apprendre à réussir. Les taux d’intérêts étant à 22 %, le temps était important et précieux et nous n’avions pas le luxe d’attendre que le succès arrive. Néanmoins, il nous était tout de même toujours surprenant de rencontrer des gens qui se pétaient les bretelles en étalant sur la place publique toutes leurs réalisations.
Puis, il y avait toujours quelqu’un qui ne disait jamais rien, qui prenait des notes tout le temps et de qui on savait peu de chose. J’étais toujours attiré par ces gens qui dégageaient une assurance sans trop se faire remarquer. Souvent c’était eux qui réussissaient le mieux, qui étaient les plus heureux et qui avaient un bel équilibre dans leur vie.
Avez-vous déjà rencontré des gens qui ont, à l’intérieur de 15 minutes, étalé la superficie de leur maison, le nombre de propriétés qu’ils possèdent, leurs plus grands succès, leur marque de voiture, etc.? C’est facile de se dire pourquoi eux et pourquoi pas moi? Une autre question possible est de se demander pourquoi ressentent-ils le besoin de partager tout ça avec vous? De poser la question vous donne un bon indice sur la réponse.
La pire tragédie lorsque nous nous comparons est d’oublier que notre plus grande richesse est à l’intérieur de nous. Si nous diminuons cette richesse en se comparant, nous l’empêchons de s’épanouir. Nous devenons ainsi insatisfaits de nous alors que nous avons tous les outils pour être heureux.
Je ne suis pas né blond, les yeux bleus, avec des fibres musculaires particulières pour être Guy Lafleur ou Tiger Wood. Me comparer pourrait me déprimer facilement et je dois l’avouer, rapidement. Quelles sont les cartes qui m’ont été données? C’est avec celles-là que je veux jouer.
Nous avons tout ce dont nous avons besoin pour être heureux, à notre portée à l’intérieur de nous. Pour être heureux nous voulons apprendre à nous sentir bien avec qui nous sommes, là où nous sommes, avec ce que nous avons et avec les cartes qui nous ont été données.
Dites-vous bien que malgré tous vos malheurs, plus de 80% des individus de la planète envieraient votre situation.
Dr Pierre Bernier, chiropraticien, D.C. 12 02 2024
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