Comment on se déconnecte de soi et des autres, les conséquences et les solutions -Partie 1
Dans cette prochaine série d’articles, nous étudierons comment et dans quelles circonstances nous perdons notre relation corps/esprit. Nous regarderons également quelles sont les parties du système nerveux impliquées et quels en sont les impacts potentiels sur la santé tout en essayant d’être le moins compliqué possible.
Tous les animaux, et probablement les plantes, vivent en harmonie avec leur environnement. Ils suivent les rythmes de la nature c’est-à-dire s’ajustent au fil de la journée, des mois, des saisons et des années. Nous n’avons qu’à penser aux chants des oiseaux qui arrivent surtout le matin et sont silencieux la nuit, aux animaux qui dorment le jour, à ceux qui migrent sur de longues distances, aux autres qui hibernent sans oublier la reproduction qui peut survenir qu’une fois par année chez plusieurs espèces. Tous ces rythmes naturels se sont développés au cours de plusieurs centaines d’années afin d’assurer la survie voire même la pérennité des espèces. Les espèces qui n’ont pas su être avec ces rythmes se sont éteintes et celles qui ne pourront le faire dans le futur s’éteindront également.
Chez l’être humain, il est devenu très difficile de suivre ces différents rythmes et cycles naturels. Cependant, nous avons encore les parties qui devraient nous forcer à y obéir parce que notre épigénétique a été construite et s’est développée basée sur ces mêmes rythmes. C’est encore cette biologie qui mène notre corps et, en grande partie, notre relation avec les autres.
La façon dont nous vivons avec les horaires de travail, la lumière disponible en tout temps, aucun ralentissement pendant les journées ou l’ensoleillement est de courte durée, la nourriture disponible en abondance en tout temps et à toute heure ne respectent pas notre biologie. En soi, c’est une cause majeure de la déconnexion corps/esprit. Malheureusement, il n’y a pas vraiment de solution à moins d’aller vivre dans une cabane isolée dans le bois.
Vivre en harmonie avec ces rythmes naturels serait une excellente façon de se reconnecter. En Italie, un prêtre franciscain, le Padre Éligio, maintenant dans sa huitième décennie, prend des toxicomanes et des prostituées de la rue et les aide à retourner à une vie productive et normale comme vous et moi. Christine et moi avons eu la chance de visiter plusieurs de ces communautés et de constater le changement, l’évolution sans oublier la joie de vivre qui émane de ces gens âgés entre 12 et 80 ans. Une des solutions du Padre, après la désintoxication médicale de ces personnes, est de les remettre au travail au service de la communauté avec des horaires précis, rigoureux, des repas sains et nutritifs, de la camaraderie et des périodes de gratitude et de prière. Selon lui, c’est avec ces mesures que les gens retrouvent qui ils sont et la connexion qu’ils ont avec Dieu ou la nature ou l’univers.
Ce que nous pouvons faire est de suivre du mieux que nous le pouvons les rythmes journaliers. Pour la plupart d’entre nous, cela veut dire se coucher plus tôt et se lever plus tôt, un peu comme le soleil. Une autre chose que nous pouvons faire est de ne pas trop manger au souper et surtout ne rien manger dans la soirée à moins d’avoir des problèmes de glycémie. Nous pouvons aussi développer un rituel d’étirements tous les matins afin d’envoyer à notre cerveau les informations pertinentes concernant notre corps physique.
Être assis pendant des heures tous les jours n’est pas humain parce que le cerveau cognitif s’est développé lorsque nous nous sommes levés debout il y a environ 2 millions d’années. C’est grâce à la station debout qu’il y a eu une révolution, une accélération dans le développement et surtout de l’intelligence de la race humaine. Alors, les récepteurs nerveux qui ont permis cette évolution se doivent d’être stimulés si nous voulons vivre en harmonie avec notre corps. La semaine prochaine, nous regarderons ce qui se passe au niveau du système nerveux pour que nous soyons connectés et comment nous nous déconnectons neurologiquement.
Dr Pierre Bernier, D.C. 15.08.2016
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